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3-5 Feb 2013 Tony in Paris

 
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PostPosted: Fri Feb 15, 2013 1:47 am    Post subject: 3-5 Feb 2013 Tony in Paris Reply with quote

Photo shooting at Place Vendôme









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Tony Leung, grand maître SM
2 avril 2013 à 12:34
Par JULIEN GESTER

L’acteur Tony Leung vient de tourner un nouveau film, son septième, sous la direction de Wong Kar-wai. A l’occasion de ce «Grandmaster», l’immense star asiatique raconte ses années de collaborations dingues et torturées avec le cinéaste hongkongais.

A 50 ans, il peut se targuer d’avoir tourné avec la plupart des grands cinéastes chinois de son époque (à l’exception notable de Tsui Hark, «un regret»), incarné avec Maggie Cheung le couple de celluloïd le plus glamour au monde ; d’avoir également cumulé succès de box-office à Hong Kong et très hautes distinctions arty (notamment la Palme cannoise du meilleur acteur pour In the Mood for Love, en 2000), croulé sous les propositions d’Hollywood sans jamais succomber à ses sirènes par défiance vis-à-vis des rôles que le cinéma américain pouvait lui offrir (mais ne saurait résister, dit-il, à un coup de fil de Martin Scorsese ou Christopher Nolan).

Il s’apprête à prendre part, sous la direction de Kiyoshi Kurosawa (Tokyo Sonata), à une fresque autour de la guerre russo-japonaise en Mandchourie. Tenu à juste titre pour l’un des meilleurs acteurs au monde, Tony Leung Chiu-wai est arrivé au cinéma presque par hasard, y découvrant une forme de thérapeutique par le jeu, un remède à une introversion maladive. Malade, on s’est dit qu’il devait l’être pour revenir toujours, année après année, au pacte mystérieux qui le lie depuis sept films et un peu plus de vingt ans au cinéma de Wong Kar-wai.

De Nos années sauvages (1991) à The Grandmaster aujourd’hui, via Chungking Express (1994) ou Happy Together (1997), le talent de l’acteur s’est déployé au fil de tournages aussi interminables que dédaléens, au gré desquels s’égarait et se réinventait l’idée même de trame et de personnage. Il a beau affirmer avoir trouvé des repères inédits sur le plateau de The Grandmaster, cette nouvelle collaboration ne fait pas tout à fait exception.

Annoncé depuis une décennie, escompté dans tous les grands raouts festivaliers depuis trois ans, le film ne s’est dévoilé qu’en février à l’ouverture de la Berlinale (sortie française le 17 avril). Face à une Zhang Ziyi étincelante, Tony Leung y tient le rôle-titre (qu’il n’aurait « pas pu jouer il y a dix ans, pas assez mûr, en tout cas pour apparaître crédible en grand maître »), y affronte des dizaines de combattants dans des scènes d’une stylisation affolante, et traverse les deux heures d’un récit troué de toutes parts avec une grâce si souveraine qu’elle en occulterait presque le fait qu’on ne comprend pas grand-chose à ce qui nous est relaté – Wong Kar-wai a réduit la durée du film de moitié au montage avant de l’offrir au regard du public chinois, puis de vingt minutes encore pour les écrans occidentaux.

Si Tony Leung assure avoir accédé, par la pratique du kung-fu, à une forme de sérénité nouvelle dans son métier, un «goût de la simplicité» qui l’animerait désormais, il a aussi dû, une fois de plus, s’abandonner à la tyrannie passive-agressive de la retorse méthode WKW. D’une voix très douce, il raconte.

Il y a trois ou quatre ans, vous déclariez dans une interview : « J’ai pris l’habitude que les films de Wong Kar-wai démarrent quelque part pour finir tout à fait ailleurs, peut-être que The Grandmaster ne sera finalement pas du tout un kung-fu movie… »

Je plaisantais, mais j’exagérais à peine… (rires) Bon, il s’avère que c’est toujours un film de kung-fu, mais le projet a considérablement dévié du scénario initial. L’idée première, si je me rappelle bien, est survenue alors que nous tournions Happy Together à Buenos Aires, en 1996. Wong Kar-wai était tombé sur une couverture de magazine où trônait Bruce Lee, et nous avions été frappés par l’impact de sa légende, plus de vingt ans après sa mort. Mais l’envie de faire un film autour de Bruce Lee l’a vite conduit à la figure de celui qui avait été son maître en arts martiaux, Yip Man, et il s’est dit qu’il tenait son vrai sujet. De là, ses recherches autour du personnage l’ont fait dériver plus loin encore, et il a pris conscience que ce qu’il voulait réaliser n’était plus seulement le biopic d’un grand maître, mais une sorte de fresque autour des époques qu’il a traversées qui constituent un âge d’or des arts martiaux, le temps de la république chinoise. C’est ainsi que le film a évolué, d’une figure historique à la peinture d’une époque.

Le projet avait été officialisé dès 2002, il y a plus de dix ans…

C’est le destin qui a décidé du moment opportun… J’ai commencé à m’entraîner quotidiennement pour les scènes de combat un an et demi avant le tournage qui, comme d’habitude, s’est déroulé de manière intermittente, sur un peu plus de deux ans. Je tournais d’autres films dans l’intervalle, puis je retrouvais l’équipe pour réendosser mon rôle… Et je ne cessais de m’entraîner. C’était crucial : il est relativement aisé de tirer le portrait d’un personnage ou d’essayer de lui ressembler, mais comprendre un grand maître et saisir le pourquoi du comment de sa vision du kung-fu, c’est d’une toute autre complexité. Et pour cela il n’y avait pas de place pour la théorie, il fallait pratiquer, jour après jour, jusqu’à parvenir à un stade où il suffisait d’une lueur de confiance dans le regard, d’un geste ténu, pour que l’on comprenne qu’il s’agit d’un grand maître.

Wong Kar-wai vous guide-t-il dans une telle quête du personnage ?

Non ! Il passe de la musique sur le plateau et tout juste te donne-t-il une pile de livres à consulter, après quoi il ne te reste plus qu’à te débrouiller… Cette fois, j’avais pourtant une immense chance : de tous les acteurs du film, j’étais le seul à savoir qui je jouais pendant toute la durée du tournage ! Les autres ont fait l’expérience de ce que je traverse d’habitude avec Kar-wai : il te donne quelques rares indices le premier jour, et tu dois deviner par toi-même qui est ton personnage. Ce n’est qu’à la toute fin, avec un peu de chance, que tu le découvres. Wong Kar-wai peut te signifier après des mois de tournage que tu fais fausse route, ou que l’histoire que l’on raconte a profondément changé. Quand vous ne savez pas quoi jouer, vous couvez un réel sentiment d’insécurité ou de frustration, qui s’amplifie jour après jour, d’autant que je vis mes rôles plutôt que je ne les interprète. Il n’y a que sur The Grandmaster que j’ai pu me sentir à l’aise et me plaire autant sur un tournage. C’était galvanisant et, malgré ces années de fabrication, je n’ai jamais trouvé le temps long. J’étais préparé, je savais précisément ce que j’avais à faire, j’étais en confiance. Et, alors qu’auparavant on pouvait faire trente prises de la même scène dramatique, il ne m’en fallait qu’une ou deux pour qu’il semble satisfait. J’en étais moi-même surpris : « Wow ! Est-ce que je suis vraiment si bon ? » Tout ça parce que, du premier jour au dernier, je savais qui j’étais.

Vous rappelez-vous comment s’est nouée votre collaboration avec Wong Kar-wai?

Lorsque j’ai tourné dans Nos années sauvages, je commençais à me lasser sérieusement de mon métier. Je m’ennuyais dans la répétition de tics dont je n’arrivais pas à me défaire, et tourner avec lui, même un temps assez bref, m’a donné l’impression de me laver de tout cela, d’accéder à une intensité dans le jeu dont j’avais toujours rêvé. C’est quelqu’un d’extrêmement sensible, il aperçoit quelque chose en moi qu’il sait comment projeter dans le personnage. Et quand j’ai vu la dernière scène de Nos années sauvage, j’ai saisi l’étendue de son talent, je me suis dit : « Qu’est-ce qui peut bien me rendre capable de faire ça ? Ce metteur en scène sait comment me mettre en scène. » Tourner à nouveau avec lui, c’était au fond mon intérêt personnel.

Avez-vous idée de ce qu’il discerne en vous ?

Non, je ne saurais le dire. En vingt ans, il ne me l’a jamais dit. Et je ne lui ai jamais demandé…

Le considérez-vous comme un ami aujourd’hui ?

Notre relation est très bizarre. Nous sommes amis, oui, bien que nous ne nous voyions pas très souvent. Je dirais que nous avons une compréhension profonde l’un de l’autre. Mais je ne peux pas dire que je le connais vraiment. Il m’est toujours aussi mystérieux que la première fois où je l’ai rencontré, dans son bureau, à l’époque de Nos années sauvages. Je me rappelle que, pour une raison qui m’est toujours étrange, ou parce que j’avais le sentiment que c’est ce qu’il attendait de moi, je m’étais vraiment ouvert à lui, lui racontant des choses très personnelles sur ma vie privée. Et au bout d’une heure, il m’avait simplement dit: « Je ne te dirai rien de la mienne. » Voilà ce qu’est notre relation ! (rires)

Quelle comparaison entre votre travail avec lui et avec Hou Hsiao-hsien, sous la direction de qui vous avez tourné la Cité des douleurs et les Fleurs de Shanghai ?

Hou Hsiao-hsien est quelqu’un de beaucoup plus simple sur le plan émotionnel, de plus direct. Wong Kar-wai est sans cesse à la recherche d’une stylisation, d’une esthétique mélancolique. à l’inverse, Hou Hsiao-hsien, qui a l’habitude de tourner avec des non-professionnels, vous communique des informations très précises sur la manière de fumer la pipe à opium à une certaine époque, mais presque aucune direction de jeu, pour obtenir le résultat le plus naturel possible. J’aimerais beaucoup retravailler avec lui, c’est un immense cinéaste, et pourtant il ne vous force jamais à rien, il est dans un total lâcher prise. Avec Kar-wai, c’est l’inverse, il vous poussera à l’agonie s’il le faut, mais il vous fera cracher ce qu’il veut obtenir de vous. Même si c’est pour changer ensuite d’optique lorsque vous y êtes parvenu.

Que retenez-vous comme le moment le plus fort avec Wong Kar-wai ?

Il y en a tant… Il y a ce premier film que nous avons fait ensemble. Puis, sur Happy Together, quand il m’a donné un faux scénario du film parce qu’il savait que je refuserais le rôle par peur de devoir vivre avec trop intensément, trop longtemps. Il m’a emmené en Argentine où nous avons tourné pendant six mois avant qu’il ne finisse par me lâcher qui j’étais vraiment censé incarner, quand je ne pouvais plus me défiler.

Et quel serait votre pire souvenir ?

Je suis quelqu’un de très optimiste, et j’ai de fait tendance à effacer les mauvaises expériences de ma mémoire. Ce que je me rappelle de plus horrible est forcément lié au dernier film : la scène de combat sous la pluie qui ouvre The Grandmaster. Il a fallu tourner quarante-cinq soirs, toutes les nuits, complètement trempé alors que je ne pouvais jamais enlever mon costume. Et je devais combattre trente assaillants dans un style de grand maître, bien que je n’avais jamais pratiqué de kung-fu en dehors de l’entraînement suivi pour le film. Nous avions commencé à tourner fin-octobre, et la température n’a fait que baisser de jour en jour, alors que nous étions dégoulinants. Et sans semelles antidérapantes, nous glissions tout le temps. Je suis tombé malade, je me suis même blessé à plusieurs reprises. Au trentième soir, j’ai dit à Kar-wai que je n’en pouvais plus, que j’étais anéanti. Il a fait mine d’arrêter le tournage deux jours, avant de reprendre de plus belle. J’ai fini à l’hôpital avec une bronchite aiguë, je voyais trouble, j’avais l’impression que les murs penchaient. Pendant ces deux mois j’ai ingéré plus de médicaments que tout le reste de ma vie. C’était un cauchemar. Je suis retourné sur ce même décor, deux ans plus tard, pour une scène dramatique très simple. J’en ai aussitôt eu la chair de poule. Je ne veux plus jamais aller là-bas !

Était-ce plus éprouvant encore que les quatre ans de tournage labyrinthique de 2046, où vous ne saviez pas ce qu’on attendait de vous?

C’était autre chose. Et à expérience différente, différent type de jouissance, différent type de trauma ! (rires) J’ai toujours pensé qu’il y a une forme de masochisme à faire l’acteur. Il y a une scène dans le film où j’ai dû passer deux heures à pleurer non-stop pendant que Kar-wai me torturait mentalement. Mais c’est aussi ce qui m’a attiré dans ce métier. J’ai eu une enfance difficile, notamment à cause de la séparation de mes parents, et j’étais quelqu’un de très renfermé avant de trouver dans le fait de jouer la comédie un biais pour exprimer des émotions intimes, verser des larmes sans en ressentir de honte.

C’est ce qui vous a porté pendant vos trente années de carrière ?

Dans un premier temps, cela m’a offert un échappatoire, un endroit où me cacher derrière un rôle. Aujourd’hui j’en suis à un stade où je suis plus mûr, où j’arrive à me confronter à la vie sans en passer par là. Mon intérêt pour ce métier s’est déplacé, je m’attache surtout au plaisir que je tire du processus créatif. Je ne le fais pas pour l’argent ou les récompenses, et peu m’importe le succès de mes films. Je ne veux rien de plus que ce que j’ai déjà, au contraire. J’aime pouvoir sortir dans la rue à Paris et aller me promener au Louvre sans que personne ne me reconnaisse, ce qui m’est impossible en Asie. Et, d’une certaine manière, je voudrais rendre ce que le cinéma m’a apporté en délivrant un message positif, en participant à des films plus légers qui inspirent de l’espoir au public. J’ai tourné dans assez de films tragiques, je n’en peux plus !

Vous avez prévenu Wong Kar-wai ?

Non, il ne m’écouterait pas ! (rires)

Et s’il vous appelle l’année prochaine pour vous proposer de prendre part à un drame désespéré ?

Je refuserai vigoureusement, mais il trouvera bien un moyen de me rouler pour me convaincre : « Tu sais, en fait c’est une comédie, ton personnage est quelqu’un de très optimiste porté par une énergie très positive. » Et après un an de tournage, il viendra m’apporter le vrai scénario. Voilà ce qu’il ferait.

Imaginez-vous marquer une pause dans votre carrière d’acteur, comme Maggie Cheung ces dernières années ?

Je ne sais pas, j’aime encore beaucoup ce métier. Mais si je devais le faire, plutôt que de simplement profiter de l’existence, je voudrais me consacrer à quelque chose de très prenant, peut-être une cause caritative. Il m’est arrivé de faire un break d’un an entre deux films, mais cela ne m’a jamais réussi. Je devenais paresseux et alcoolique, commençant à boire de la bière au réveil, c’était la débauche.

Vous avez dit que vous « deveniez » le personnage pour la durée d’un tournage. Mais quand Wong Kar-wai vous prend par surprise comme lorsqu’il vous annonce après des mois de tournage d’Happy Together que ce n’est pas le père de votre personnage mais votre personnage lui-même qui est homosexuel, et que vous allez d’ailleurs tourner une scène d’amour le lendemain, cela ne vous rend pas fou ?

(Il éclate de rire) C’est vrai qu’à l’époque il lui arrivait de me piéger comme ça. Il ne me fait plus ce genre de sales coups, en tout cas pas sur le dernier film. Quand cela se produit, je me dis qu’il doit avoir ses raisons et je ne le remets pas en doute. Il sait quoi faire pour rendre le film meilleur. Et tant que votre personnage vous plaît, que vous êtes porté par le désir de l’investiguer sans cesse plus en profondeur, vous trouvez des repères.

Quand vous « vivez » quatre ans dans la peau de votre personnage, cela ne finit pas par vous changer vous-même ?

Si, bien sûr, d’une certaine manière. Mais je crois que je maîtrise ça de mieux en mieux. J’ai lu des livres il y a quelques mois qui m’ont beaucoup inspiré, dont j’ai retenu que nous pouvons décider de qui nous sommes. Nous ne naissons pas avec une personnalité prédéfinie, peut-être que notre caractère nous vient de ce que notre mère, nos amis, nos profs nous ont affirmé que nous étions. Et vous pensez que cela, c’est… vous. Sauf que non, c’est une affaire de choix. Penser autrement est confortable, cela procure beaucoup d’excuses et cela évite d’avoir à se remettre en question. Mais c’est une erreur de croire que l’on est comme-ci ou comme ça, et puis c’est tout. Autrefois, je trouvais difficile de quitter un personnage pour redevenir moi-même après un tournage. Mais à présent, je me sens comme un nouveau-né, je ne suis personne en particulier, je peux aller et venir d’un rôle à autre chose. Mes personnages n’interfèrent plus avec ma vie personnelle. Je peux décider d’être quelqu’un de bien, de paresseux ou d’égoïste. Cela m’appartient, jour après jour.

The Grandmaster, de Wong Kar-wai, avec Tony Leung Chiu wai, Zhang Ziyi, Chang Chen, en salles le 17 avril.

Source: http://next.liberation.fr/cinema/2013/04/02/tony-leung-grand-maitre-sm_885350?xtor=rss-450
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